Flash Inf’Audax Novembre 2023
2023-11-26Flas Inf’Audax du mois de Mars 2024
2024-03-17Cette année notre évènement La Chatelaine, un parcours route et gravel passant devant de nombreux chateaux, a plu aux participants !
Voici le récit de Ludivine (nouvelle licenciée Audax) qui tant bien que mal a fini le parcours avec une sacrée dose d’Audace et de résilience !
Un long dimanche de gravel
Aux environs de 8h, nous sommes sur le départ. Je commence à raconter ma life au gars d’à côté, mon cyclocross qui est cassé. On m’avait que c’était réparable alors j’ai acheté ce vtt médiocre pour continuer à rouler le temps des réparations, puis on m’a annoncé que c’était pas réparable et je me retrouve avec ce vtt. Au lieu de me concentrer sur le départ, et sur mon gps par exemple… C’est pas comme si j’avais déjà raté le départ d’un triathlon parce que je discutais.
J’allume mon gps et je le mets en mode éco. Ce n’est pas dans mes habitudes et au moment où l’on prend le départ je suis perdue. Pourtant je le sais qu’il ne faut pas de nouveauté sur un long parcours. Je m’arrête pour recommencer, c’est un peu long, et je suis larguée. Déjà. Même pas parce que je pédale moins vite.
Je galère un peu dans le centre ville, puis dès que j’arrive à l’abbaye de la Coudre, tout va bien. Je connais le début du parcours, c’est rassurant et plus pratique pour suivre la trace. Ensuite c’est le Bois de L’Huisserie, je me régale. Sur les passages un peu techniques j’ai l’impression que le poney fait le travail tout seul.
Montigné : je ne comprends pas le délire. C’est les montagnes russes dans le bois. J’essaie de me souvenir du poids du vélo, il est hyper lourd. 13,7kg. J’ai envie de dire à celui qui a fait la trace : » vous savez qu’il y a une voie verte à Montigné ? ». Dans la dernière montée, la roue arrière est bloquée. Une pause s’impose. Un patin de frein est collé à la jante. Je bidouille pour que ça roule. J’y arrive pas. Ça me soûle. J’enlève le patin. La roue tourne ! C’est reparti. Dans les descentes ça sera récup. Je sais que je ne rattraperai pas les autres.
Dans Nuillé, j’aperçois un vttiste. Je me dis chouette, j’en retrouve un. Pas du tout, le gars fait sa balade du dimanche.
Je reconnais le petit pont entre Nuillé et Montigné. J’avais toujours voulu y passer mais je ne l’avais jamais fait. Je suis ravie.
J’arrive dans la cour du château de Lancheneuil. Je ne l’avais jamais vu de près, juste en photo quand je voulais me marier. Mais bon je veux plus me marier à part avec un vélo.
Sinon il y a un truc qui m’agace depuis pratiquement le début. J’ai laissé le stabilisateur de sacoche sur ma selle alors que je n’ai pas pris la sacoche pour pas la salir. J’ai mis les deux bidons dessus, je me suis dit qu’ils seraient moins sales que sur le cadre. J’ai découvert qu’en fait c’est la sacoche c’est qui tient le stabilisateur. Le bazar pendouillait et j’ai même perdu un bidon sur la route.
Abbaye Notre Dame du Port du Salut, arrêt prévu à la maison. J’ai enlevé le stabilisateur, rempli mon bidon, bu un cappuccino et mangé. Changement de tenue sauf le cuissard et la veste. Je me suis dit que j’étais refaite avec mes chaussettes sèches. Quelle naïveté ! Ah ah ah !
En regardant mon gps, je me suis rendue compte que j’avais même pas fait 30km à presque 11h00 et qu’à ce rythme, j’en avais pour 10 heures. Cela m’a mis un coup au moral. J’avais entendu quelqu’un dire que le parcours était difficile au début et à la fin. Bah il était long le début. J’espérais rouler beaucoup plus vite par la suite.
Jusqu’à Entrammes, ça allait quand même. Et après, j’en ai bavé. J’ai pesté contre cette trace faite pour les tracteurs. J’observais les trajectoires de mes prédécesseurs, suivais les ornières, ou pas. Quand il y avait des « piscines naturelles » je passais à droite, à gauche, j’ai même franchi un fossé pour passer par le champ. Tant d’efforts pour ne pas mouiller ma deuxième paire de chaussettes. À un moment je n’avais plus le choix, j’ai dû me mouiller pour avancer. Et c’était drôle. Après j’ai avancé beaucoup plus facilement. Je ne me posais plus de question, je fonçais dans les flaques, en passant bien au milieu. Bin oui c’est ça le gravel. Je le savais pourtant que le sol est plus dur là où il y a l’eau, mais j’avais oublié.
J’avais quand même envie d’abandonner en pensant au temps que ça allait me prendre. Je me disais qu’il fallait rejoindre le halage et retourner à Laval tant que j’avais assez d’énergie. Au dernier passage boueux avant le Bignon, je me suis dit ça y est, je n’en peux plus, je ne veux plus de boue. En arrivant au Bignon, je n’ai jamais été aussi heureuse de voir du bitume. J’ai bien avancé et cela m’a donné envie de continuer tant que c’était de la route. Mais en sortant de Meslay, c’était de nouveau des chemins où je me traînais. Je ne les connaissais pas, alors la curiosité m’a fait continuer. Derrière l’hippodrome j’ai marché dans l’herbe. À un moment, ma roue arrière s’est détachée. Bon bah je l’ai remise. Pourtant j’avais bien resserré la veille après avoir changé les pneus. Un patin de frein frottait à la roue avant. On aurait dit que la roue était voilée, ça me gênait par moment.
J’ai de nouveau bien roulé jusqu’à Arquenay. Je savais à peu près où j’en étais par rapport au parcours sans regarder le gps, mais par moments je jetais un œil. Quand j’ai vu 60km j’étais contente, ça faisait 60%, plus de la moitié.
Par contre quand j’ai su que les autres avaient fini et qu’il me restait 2h30 à rouler, j’étais un peu découragée. Mais il faisait beau, le soleil brillait, j’avais chaud mais pas trop. Je savais que j’allais rentrer avant la nuit. J’ai eu juste envie de profiter de la balade et de pousser encore.
Entre Arquenay et Parné, c’était dur, mais j’appréciais le moment et la trace. Au début, je me demandais pourquoi il y avait autant de difficultés sur un parcours aussi long, mais je finissais par comprendre.
Dans Parné, les escaliers. Du grand génie. Je ne m’appelle pas Van der Poel alors ne n’ai pas tout grimpé sur le vélo, mais j’ai essayé daller le plus loin possible.
Après Parné, c’était encore plus dur, mais je ne râlais plus en voyant la boue. Je l’acceptais et j’anticipais la satisfaction que j’allais ressentir après avoir fait tout ce chemin. J’étais devenue reconnaissante envers l’esprit dérangé qui avait imaginé CETTE trace à CETTE période de l’année.
Là encore, connaître les chemins empruntés m’a aidée mentalement.
Les spirgrips reçus et installés la veille m’ont bien aidée également. Là pour le coup la nouveauté à payé.
À partir de Forcé, je n’en avais strictement plus rien à faire des châteaux. Je n’ai pas fait les détours pour aller les voir. Mais par contre je ne voulais plus du tout abandonner si proche du but. Je tenais à passer par tout les chemins défoncés par les tracteurs et obstacles choisis par le créateur de la trace. C’est comme une partition, il faut respecter le compositeur.
Après les ânes du Bois Gamats, je ne tarde pas à voir les immeubles de Laval, la fin est proche.
À une demi-heure de la fin, j’ai faim, alors je fais une dernière pause.
Finalement, j’arrive à Avesnieres. La circulation et les feux rouges, ça me barbe. La boue me manque déjà.
Rue de la Paix, j’aperçois le pont, l’arrivée est juste derrière. On peut y aller directement mais le garmin me dit de prendre la rue à droite, vers la gare. Je me demande bien pourquoi. Et je vois les escaliers. Je rigole. Encore un coup de génie. Je monte les escaliers avec un sourire jusqu’aux oreilles, le poney lui pèse toujours 13,7kg. Je suis fière d’arriver en haut mais j’appréhende la descente. Je vois un ascenseur. Je prends l’ascenseur avec le vélo. Je vois qu’on arrive entre deux quais… J’appuie directement sur le bouton pour remonter et on ressort. Un peu ridicule. Heureusement il y avait une rampe pour redescendre.
Au bout de 10:00:42, j’ai terminé mon périple. J’ai remonté le poney dans la voiture et il s’est mis à pleuvoir.
Cette journée en solo m’a fait progresser physiquement certainement, je ne sais pas encore dans quelle mesure, mais surtout mentalement en m’apportant de la confiance, de l’assurance, de l’expérience, de la connaissance. Autre chose qui rime en ance ? La France ?
Mécaniquement, j’ai encore de la marge.
Finalement c’est vachement mieux en vtt. Mais un vtt plus léger ça pourrait être pas mal. Avec des freins.
Maintenant je vais me reposer, récupérer, choyer le poney et vivement les prochaines aventures !
Je devais faire un résumé, en fait j’ai pondu un roman, pourtant je vous ai épargné les pauses pipi et le détail de ce que j’ai ingéré.
Alors pour résumer en une phrase je dirais : le gravel c’est comme dans la vie, il faut toujours avancer et oser se mouiller. Je vais même faire encore plus court. Le gravel, c’est la vie !
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