TOUR DU LOIRET 2022
2022-09-05Tous les évènements des Audax Lavallois pour 2023.
2022-11-23Tout d’abord un énorme merci pour vos nombreux retours très positifs concernant l’organisation et le tracé de ce BRM « Un Flirt avec la Mayenne » 1ere édition du nom cette année de 2022 !
On espère vous revoir sur nos événements au plus vite !
Vous trouverez la liste des prochains événements ici :
Samedi 3 Décembre 2022 : Everesting Challenge en relais de 4 par équipe au profit d’une association – Événement en ligne sur l’application Zwift. (Plus d’infos bientôt sur nos réseaux).
Dimanche 5 Mars 2023 : Brevet fédéral 100 kms Route et Gravel.
Samedi 22 Avril 2023 : BRM 300 kms – La Traversée du Désert.
Samedi 27 Mai 2023 : BRM 600 kms (parcours non défini)
Samedi 1 Juillet 2023 : BRM 600 kms – Un flirt avec la Mayenne 2e édition.
Dimanche 10 Septembre 2023 : Laval – Cancale – Laval Brevet Fédéral 150 / 200 / 250kms
Vous trouverez votre numéro d’homologation dans le fichier joint ici.
Pour faire un bilan sur notre événement, nous avons eu, 15 forfaits non partants, 75 partants dont 62 homologations et 1 flirt découverte en trois jours. Une très belle réussite pour nous, nous sommes très heureux de ce succès !!
Enfin voici le récit co-écrit par nos quatre valeureux Audax Lavallois sur la route de ce Flirt !
Prologue :
Samedi 10 septembre, 5h15, nuit totale. Les premiers participants sortent de leur cachette, les yeux encore endormis. L’équipe d’organisateurs s’installe : les Guillaume au contrôle des vélos – « gilets réfléchissants, lumières avant/arrière, c’est bon » -, Sébastien et Marcel distribuent les roadbooks qui permettront de valider le brevet, Bernard offre un café bienvenu, Alex réapprovisionne le buffet d’accueil.
On finit d’ajuster ses sacoches, une manchette, le casque. Tout le monde est prêt, ou presque. 72 valeureux, 3 valeureuses (la féminisation de la longue distance à vélo est un vrai sujet) s’apprêtent à vivre un truc inoubliable, un flirt avec la Mayenne. De toutes les générations et venus des six coins de l’Hexagone (Paris, Alsace, Auvergne, Nice…), ces passionnés de la bicyclette vont vivre une amourette sans but à long terme, une histoire passagère de moins de 40 heures, le délai maximum pour valider le brevet et avoir l’opportunité de se pré-inscrire à Paris-Brest-Paris.
6h00, une première vague de quinze participants s’élance. Quatre autres vagues suivront. « Bon Tour de France ! ». « Prudence ». « A demain ! ». La bonne humeur règne. Un brin d’excitation. Le claquement des pédales automatiques résonne dans la cour des Archives municipales de Laval. Départ à gauche, direction Changé : oups, certains se plantent déjà. Demi-tour. C’est un signe, le GPS sera un précieux allié pour réaliser ce bel hexagone. 71 cyclos sont maintenant partis : à notre tour de nous élancer, vingt minutes après les premiers. Notre équipe d’Audaxieux se compose de Guillaume Batho, Alexandre Chassagne, Sebastien Courteille et Guillaume Letourneur.
Etape 1 : Laval – Brest (Sens-de-Bretagne), 93 kms
Le départ par la Rue de Bretagne permet de se réchauffer rapidement. Un classique. Saint-Berthevin, Le Genest Saint Isle, Loiron, la Gravelle, des petites routes déjà sinueuses nous permettent d’éviter la Nationale. On quitte la Mayenne pour bientôt flirter avec elle. A mesure que le jour se lève, on découvre un épais brouillard humide qui va nous accompagner un certain temps. Il fallait s‘y attendre après tout : on va en Bretagne ! Les muscles sont rapidement sollicités avec les premières bosses qui s’enchaînent. Si on connaît bien les bosses du coin, les premières « patates » (Montautour, ça pique) surprennent certainement nos visiteurs venus de loin qui vont rapidement s’habituer à ces enchaînements, sans répit dans cette première étape. La deuxième sera pire. On rattrape quelques cyclos, « ça va ? », «
bonne route les gars ! ».
Sur le gauche de la route, un petit groupe. Déjà une crevaison, un tubeless « j’en ai partout sur moi ». Après 3h30 à pédaler, on arrive au café « Le Petit Longchamps » : difficile de trouver une place pour poser son vélo devant le troquet assailli par les cyclos. A l’intérieur, c’est aussi le Tour de France avec les écharpes qui s’affichent aux murs : Stade Rennais bien sûr, Lens, Marseille, Metz, Auxerre. Un café, un Perrier. Ça repart.
Etape 2 : Brest-Cherbourg (Saint-Hilaire-du-Harcouet), 175 kms
Cette étape n’est pas la plus simple. En plus d’être technique avec ses chemins gravillonnés ou boueux, elle comporte de belles bosses dont une à 12 %, dans laquelle on peut déjà se tester ainsi que son matériel. Le développement tout à gauche, ça passe à Saint-Germain-en-Coglès. Mellé, au dessus de la « Mellé ».
Arrivée à Saint-Hilaire-du-Harcouët, sans réfléchir on se fie aux vélos déjà rangés et on s’arrête au bar brasserie à L’Entracte. On y sert de bonnes frites apparemment. Elles seront difficiles à digérer dans les premières difficultés de l’étape suivante.
Etape 3 : Cherbourg-Le Havre (Le Teilleul), 211 kms
Guillaume, Guillaume et Alexandre sont sur la ligne de départ. Ils échangent avec un habitué du café : « ah nan nan les gars, vous n’êtes pas à Cherbourg là ». Qu’attendent-ils ? Sébastien. 2 minutes, 5 minutes. Le bougre est déjà parti. Il a pris la poudre d’escampette, lors du départ fictif… une première sur le Tour ! Il va falloir cravacher pour le rattraper et la route s’élève sévèrement.
Sur la route, on rencontre d’autres participants sympathiques venant de Paris et d’autres coins de la France. On discute, on apprend à se connaître jusqu’à la prochaine étape
Arrivée au Teilleul chez M. et Mme Duchemin, la boulangerie est fermée. Dans les petites communes, les boulangeries baissent le rideau au rythme où les distributeurs automatiques de baguettes fleurissent. Changement d’époque.
Étape 4 : Le Havre-Dunkerque(La Chapelle-au-Moine), 248 kms
Les bosses deviennent de plus en plus raides à mesure que l’on se rapproche du coeur de l’Orne et de ses petits villages enclavés. L’expression « casse-patte » prend alors tout son sens.
Ainsi à Lonlay L’abbaye on entame une longue montée difficile qui nous met les jambes à l’épreuve. Alexandre décide de prendre un « petit » raccourci, un raidard à 20% pour le « beau jeu », mais ses amis ne sont pas si confiants et restent sur l’itinéraire proposé. Une belle ascension de 2 ou 3 kilomètres s’en suit.
Arrivés à Larchamp, on s’interroge. « C’est pas en Mayenne Larchamp ? » « Non, c’est un autre », Guillaume B. est affirmatif, sûr de lui, comme de son coup de pédale, souple et puissant. Lui permettant de remporter l’étape du jour sans qu’elle ne lui soit réellement disputée par ses compagnons d’échappée. A l’arrivée de l’étape de délicieuses crêpes réalisée sur par la grand mère de Guillaume (fils de la légende Mayennaise du PBP: Jean-Philippe) nous attendent! Parfait pour recharger les batteries avant la dernière étape du jour.
Étape 5 : Dunkerque – Strasbourg (Alençon), 321 kms
Avant d’entamer cette 5e étape, un groupe arrive. Parmi eux, Thierry, le père d’un ami de Guillaume L., que nous croisons régulièrement depuis le départ. La mine fatiguée, il n’a que trois mots : » je suis mort ». La journée a déjà été bien éprouvante mais elle n’est pas finie.
Cette dernière étape de la journée nous verra passer au sommet de notre tour de France, 330 m . Pas de quoi manquer d’oxygène, mais l’enchaînement des bosses, patates et petits murs sur des routes de campagne dont la qualité ne ménage pas nos montures et nos corps aura bien usée tous les cyclos.
Nous profitons d’avoir pris un peu d’altitude pour profiter d’un joli coucher de soleil sur le mont des avaloirs. C’est ça aussi la randonnée à vélo, profiter de paysages magnifiques que dame nature nous offre. Après une longue et belle descente nous voici arrivés à la tombée de la nuit à notre point de chute d’un soir, Alençon ! Pour profiter de ce flirt tout le week-end nous avons opté pour une vraie pause avec pizzeria et nuit chez l’habitant. Arrivés à 21h15, à la table de la pizzeria San Remo, à peine gênés par l’odeur que nous partageons avec nos voisins, nous ne pouvons dissimuler 4 grands et larges sourires sur nos visages. C’est précisément pour ce moment que l’on pédale toute la journée : s’émerveiller devant la carte des Margherita et des Regina en sirotant une bière méritée.
Nous ne repartirons qu’à 7h du matin le lendemain afin de fermer la marche des participants du flirt durant cette journée dominicale.
Étape 6 : Strasbourg – Nice (Oizé), 417 kms
Ce Dimanche matin, notre petit groupe s’éveille tranquillement, après une nuit bienfaitrice. Les mines plus fraîches que la veille. Nous repartons à 7h du matin, depuis Saint Paterne, dans un brouillard constant et humide.
Quelques bosses plus tard dans la forêt de Perseigne, le groupe est réchauffé. Seul bémol, Guillaume B. souffre d’une douleur au dos depuis le réveil, cela l’empêche clairement d’avancer aussi vite que la veille.
Petite pause déj à Beaumont sur Sarthe. Au café vers 8h, les habitués les plus matinaux, dont Jean-Claude, commandent un café… et un calva. Nous nous contenterons d’un café.
À la Une de L’écho Fléchois : « Une voiture termine dans la rivière ». Le côté absurde de la formule journalistique, ôtant toute responsabilité humaine dans cette affaire, amuse Sébastien. Au mur du café, un écran diffuse un vieux classico, Barça-Real. Nous repartons, mais la douleur de Guillaume persiste. Heureusement, Les paysages sont moins vallonnés, ça fait du bien à notre moral. Après Beaumont, l’arrivée sur les massif montagneux (Jura, Alpes) se fait dans un brouillard épais nous voyons les kilomètres filer dans ce paysage fantôme.
Un évènement va nous amener à revoir quelques peu notre tracé : une voiture en feu sur la route. Décidément la voiture est un mode de déplacement bien dangereux. 2 options s’offrent à nous : passer par le champ bien humide ou faire une légère entorse au parcours, nous choisirons cette dernière en espérant que les organisateurs ne nous pénalisent pas 🤭.
Il est 9h et nous sommes à peu près certains, à cette heure, de fermer la marche du Flirt. Au même moment, le premier participant arrive déjà à Laval, 27h après le départ. Cela donne une idée de la prouesse sportive réalisée !
De notre côté, nous rattrapons notre premier participant de la journée et le motivons pour qu’il finisse dans les temps ! « Ça va le faire ! » Ce sera un chassé croisé permanent tout au long de la journée avec le sympathique David venu des Côtes d’Armor.
Arrivée à Oizé, autour de 11h, le groupe s’installe près de la boulangerie et croise un participant qui abandonne. Le boulanger a vu de nombreux cyclos passer depuis ce matin, ce qui l’agace un peu car il craint de ne pas avoir assez de pains pour les locaux. Ah le sens de commerce on l’a ou on ne l’a pas!
Pendant ce temps, Alexandre, Chiropracteur de profession, ne peut pas s’empêcher d’essayer de soulager son ami Guillaume en difficulté avec les moyens du bord (sur le trottoir). Après la manipulation, la douleur semble enfin s’atténuer !
Étape 7 : Nice – Perpignan (Châteauneuf sur Sarthe), 479 kms
Le train des Audax Lavallois peut enfin démarrer. Ce sont dans les longues phases de plats et légères montées, que nos cyclos prennent des relais d’une efficacité monstrueuse. Le temps est au beau fixe, bref tout va pour le mieux.
Là où le temps était plutôt gris et maussade la veille nous avons le droit à un franc soleil avec un vent dans le dos! Bienvenue sur la côte méditerranéenne !
Les kilomètres vont défiler. Nous retrouvons un groupe de jeunes parisiens croisés la veille au café du centre de Châteauneuf sur Sarthe. Nous y sommes accueillis comme des rois (comme quoi le sens du commerce…). C’est l’occasion de partager nos aventures et notamment voir comment chacun a géré la nuit. Pause déjeuner, traditionnel Coca Perrier avec accueil très bienveillant de la part du gérant et c’est réparti!
Étape 8 : Perpignan – Bayonne (Senonnes), 556 kms
Le Tchou Tchou fait bon train sur le faible relief du nord Maine et Loire. Nous continuons le chassé croisé avec nos amis parisiens, David et un autre groupe que nous avons aperçu. Nous sommes de plus en plus certains que nous allons tous nous retrouver pour partager une bonne bière méritée à l’arrivée.
A Segré, on se pose pour un dernier arrêt bistro. La chaleur est bien montée, on a du atteindre les 32°C dans l’après midi. Alors le traditionnel Perrier – Coca ne se fait pas attendre.
Peu avant l’arrivée à Bayonne, les esprits sont calmes, à l’affût de l’opportunité pour dégainer les watts et gagner l’étape du coin. A savoir, le premier qui atteindra la pancarte de Senonnes.
À quelques kms du bourg, Guillaume B., qui a repris une forme olympique, attaque sans vergogne le bougre. Derrière, ses trois équipiers collaborent pour tenter de le rattraper. Ils le voient au loin suivre le parcours dans un chemin de ferme… Puis finalement revenir… Chou blanc pour l’étape du jour. Les 4 se trouvent sur un chemin agricole fermé depuis 20 ans, rien que ça. Hors parcours.
On cherche une alternative mais cela semble compliqué. Taillés pour la route, nos vélos atteignent leurs limites dans ce qui ressemble à un petit chemin longeant un champ. Guillaume L. Et Alex rebroussent chemin pensant que leurs amis les suivent, tandis que Seb et Guillaume B. persistent.
On retrouve la propriétaire des lieux, lassée d’avoir eu à gérer les quelques 60 cyclistes qui se sont retrouvés dans son Impasse toute la journée. Nous nous excusons pour la gêne occasionnée et repartons. Quelques dizaines de minutes perdues plus tard, à Senonnes, Guillaume B. nous attend. Cette étape devait donner lieu à une grande explication en cette fin de Tour de France. Finalement, la montagne accouche d’une souris. Il ne reste plus maintenant qu’à rallier l’arrivée, soit un peu plus de 70 kms.
Etape 9 : Bayonne – Paris, Champs-Elysées (Laval), 626 kms
Ultime arrêt au cimetière pour remplir les bidons et ne pas être à sec sur la dernière heure. Alors que nous faisons le plein, nos amis parisiens nous repassent devant. Nous les rattrapons quelques kilomètres plus loin. C’est l’occasion d’une belle partie de manivelles alors que nous revenons définitivement en Mayenne par La Gravelle. On ne s’économise plus. Ça roule fort dans une légère montée. A l’arrière du petit groupe, Guillaume L s’accroche, les yeux rivés sur le dérailleur de Guillaume B lui-même accroché au porte bagage d’Alexandre. Après avoir résisté tant bien que mal, les Audax reprennent les commandes du petit groupe, les Parisiens s’écartent. Ils savent que maintenant ils seront dans les délais et qu’ils pourront savourer une bière à l’arrivée avant de prendre leur train.
Laval n’est maintenant plus qu’à une poignée de kilomètres, bientôt la fin du Tour de France. Guillaume L. a toujours en tête de franchir devant ses compagnons de route la pancarte LAVAL. Zone commerciale de Laval-St Berthevin. il a pris quelques longueurs d’avance avec Sébastien. La route s’élève légèrement, pas grand-chose. Guillaume sait que c’est sa dernière chance. Il tente une attaque en vain. Pétard mouillé. Il ne parvient même pas à dépasser Sébastien qui accélère – pour de vrai lui – pour aller décrocher la victoire finale de ce Tour de France sur les Champs-Elysées.
Le local des Audax ouvre maintenant ses portes. La Grande Boucle est bouclée. L’heure est au réconfort, aux échanges, aux souvenirs et aux rires.
Guillaume B., Alexandre C. Sebastien C. et Guillaume L.